le bois de païolive
Le bois de Païolive
L'érosion a sculpté ici un univers surréaliste. La nature a produit, en ce lieu, des formes où notre imagination peut y voir toutes sortes d'animaux. Comme si, un jour, un magicien avait décidé de pétrifier un monde qui lui aurait déplu !
L'éléphant
Le massif calcaire de Païolive s'est formé durant le jurassique aux alentours de 150 millions d'années. A l'époque, la mer recouvrait la région. La roche, produite à l'époque, par sédimentation, atteint une épaisseur de deux cent mètres. Le Chassezac y a creusé ses gorges. Par contre, l'Ardèche a creusé ses gorges dans un massif plus récent. Il s'agit de l'urgonien, déposé au milieu du crétacé (110 millions d'années). La couche de sédimentation de cette époque atteint une épaisseur de quatre cent à cinq cent mètres. L'érosion a totalement fait disparaître cette couche au niveau du plateau de Païolive.
Les rochers ruiniformes
La colonne
Les roches du jurassique affleurant à Païolive, subissent depuis dix millions d'années, un processus de karstification. La karstification consiste en une dissolution du calcaire par l'eau de pluie chargé en gaz carbonique. La karstification va agir en surface et en profondeur, créant ainsi des paysages ruiniformes et des grottes. Pour que ce phénomène puisse pleinement agir, il est nécessaire qu'il y ait présence de roche soluble (gypse, calcite ou dolomite), que le massif soit épais, que ce massif soit largement fracturé et que ce massif soit posé sur une couche imperméable. Ces conditions sont totalement remplies à Païolive. Cependant, il semble que la karstification profonde soit peu développée à Païolive.
Le singe accroupi
Une arche dans le labyrinthe
Le massif de Païolive est constitué en surface par ce que les spécialistes nomment un lapiaz. Le lapiaz serait issu d'une érosion aérienne due à la neige et la glace. Cette érosion produit ainsi des rainures, des cannelures et des vasques. Ces formes s'élargissent avec le temps, créant ainsi des fentes larges et profondes de plusieurs mètres. Ces grandes fentes sont bien sûr influencées par la fracturation du massif. Les nombreuses variations du climat (ères glacières) subies durant ces derniers millions d'années ont permis de multiples reprises des formes d'érosions. Dans tout le bois, l'érosion a débouché sur des reliefs ruiniformes appelés lapiaz géant.
Une autre arche
Et encore une
Le creusement des gorges du Chassezac n'aurait débuté qu'il y a trois millions d'années. Ceux de l'Ardèche auraient débuté il y a 5,5 millions d'années.
Les gorges du Chassezac
Les gorges du Chassezac
La végétation à Païolive présente une grande diversité. Nous y trouvons des formations saxicoles (en falaise), des pelouses, des garrigues, des forêts, des formations de bord de rivière et des cultures. Dans les formations saxicoles, on trouve, entre autres, du sédum, de la centranthe de Lecoq, de la mélique cilicée, des polypodes et des capillaires des murailles. Les pelouses sont composées de géraniums, de laitues vivaces, de luzernes, de myosotis, de sauges, de pimprenelles, de sarriettes, de trèfles et de nombreuses orchidées. Les pelouses sont cependant rapidement colonisées par des buissons tels que l'aubépine, le genêt scorpion, le genévrier, le cerisier de St Lucie ou le poirier à feuille d'amandier. Dans les garrigues, on peut rencontrer du buis, des asperges à feuilles aiguës, des clématites flammette, des genêts scorpion, du lierre, du jasmin buissonnant, du genévrier, de la lavande et du thym. Les forêts sont, elles, composées de chênes pubescents, de chênes verts, de sorbiers, de buis, de châtaigniers, de pins maritimes, de tilleuls et de lauriers. L'ambroisie, l'hélianthe rigide, la balsamine, le raisin, la renouée, l'amarante, la carotte et la digitaire sont quelques unes des plantes composant les formations de bord de rivière. Ces listes de végétaux sont loin d'être exhaustives. De nombreuses espèces rares, notamment d'orchidées, et protégées se rencontrent dans le bois de Païolive. Des botanistes estiment que certains recoins du bois de Païolive recèlent encore la forêt primitive, jamais touchée par l'homme.
Les Fantômes
D'autres colonnes
Un tel milieu abrite également de nombreux animaux. En 2003, un recensement du milieu animal fait état de mille trois cent quatre-vingt trois espèces d'insectes, cent vingt six espèces d'oiseaux, quarante et une espèces de mammifères, quatorze espèces de reptiles et huit espèces de batraciens. Vous pourrez, si vous avez de la chance, y rencontrer des musaraignes, des hérissons, des taupes, des castors, des écureuils, des campagnols, des mulots, des rats, des lapins, des lièvres et toute une série de chauves souris. Parmi les carnivores, on peut rencontrer la genette (originaire d'Afrique), des renards, des blaireaux, des fouines, des belettes et des loutres. Des cerfs, des chevreuils et des sangliers peuplent également les bois.
Une autre arche dans le labyrinthe
La grotte de la Vierge
Parmi les oiseaux, on peut observer des faucons crécerelles, des hiboux Grand Duc, des alouettes, des perdrix, des pics verts, des martins-pêcheurs, des chouettes, des buses variables, des éperviers, des hérons, etc... Parmi les amphibiens, on rencontre des salamandres, des tritons, des crapauds accoucheurs, des crapauds communs, des rainettes et des grenouilles vertes. Les reptiles sont représentés par différentes sortes de lézards, par des orvets, par les couleuvres et par la vipère aspic. La vipère, commune dans le bois de Païolive, ne présente cependant pas de risque pour l'homme.
L'ours et le lion (s'embrassant)
Dans le Chassezac et le Granzon, vingt-cinq espèces de poissons ont été dénombrées. Quelques rares écrevisses ont été observées. Cette espèce, en voie de disparition, est protégée.
Le bois de Païolive et ces environs sont occupés par l'homme depuis la préhistoire. De nombreux sites préhistoriques, protohistoriques, gallo-romains et historiques témoignent de cette occupation. La période préhistorique se retrouve dans les nombreux grottes et habitats de plein air, la période protohistorique dans les dolmens et dans l'éperon barré de Casteljau. Lors de la construction du village de vacances du Casteljau, un établissement gallo-romain a été mis à jour. De nombreuses ruines de château notamment à Cornillon et à Banne témoignent de la période médiévale.
Les trois juges
Les trois seigneurs
Une occupation clairement établie dans le bois de Païolive est l'ermitage de St Eugène. L'établissement des ermites est antérieur au Xe siècle. Au XIIe siècle, plusieurs bâtiments entouraient la chapelle. Cet ermitage tombera petit à petit dans l'oubli depuis sa vente, en tant que bien national, à la Révolution française. Plusieurs tentatives de reconstruction ont eu lieu depuis le début du XXe siècle. Le site est finalement reconstruit à partir de 1994 et les chapelles sont consacrées en 1995. Durant cette année (1995), un ermite, ordonné au monastère de Cîteaux, s'installe à l'ermitage. En 1998, le forage d'un puits de cent trente-huit mètres de profondeur résout le crucial problème de l'alimentation en eau.
Un rocher
Une colonne
De nombreux sentiers parcourent le bois. Cependant, pour les étrangers, il vaut mieux rester sur les trois sentiers balisés. Celui de la Vierge, situé au sud de la D252 traversant le bois, celui de la corniche, au nord de la D252 et celui de l'ermitage, également au nord. Trois parkings sont à votre disposition, le 1er à l'entrée du bois (côté "Les Borels"), un au milieu et un à la sortie (côté "Chassagnes"). Le parking en sortie permet l'accès au rocher de "l'Ours et du Lion". Le parking central est le point de départ et d'arrivée du sentier de la Vierge. Le sentier de l'ermitage débute au "Carrefour des 3 seigneurs" situé un peu avant le parking central pour finir à proximité du dernier parking. Le sentier de la corniche débute au 1er parking pour aboutir au "Carrefour des 3 seigneurs". Le sentier de la corniche est à déconseiller aux enfants, car il longe les gorges du Chassezac avec à certains endroits des à pic d'une centaine de mètres.
La corniche du Chassezac
Une vue depuis la corniche
Le sentier de la Vierge est le plus facile. D'une durée de 1 heure et demie, il permet une visite des plus beaux rochers notamment le bestiaire et le labyrinthe. Le sentier de la corniche vous demandera 2 heures d'efforts et celui de l'ermitage 2 heures et demie.
Une des nombreuses grottes du bois de Païolive
Ces photographies ont été réalisées en août 2003.
Y ACCÉDER:
De Vallon ou de Ruoms, prendre la direction de St Paul le Jeune par la D111. Au croisement avec la D104, prendre la direction de Lablachère. Au prochain carrefour, prendre à gauche la D252. En restant sur cette route, vous arriverez en plein cœur du bois de Païolive.